Henry dansait

Henry Chapier au delà de l’image….

J’ai véritablement compris qui était Henry, quand j’ai lu son livre « Version Originale », il y a tout juste 7 ans. Jusque là, pour moi, il était une vedette du monde mystérieux du cinéma.. Avec ce livre, j’ai touché sa pudeur, son courage, sa beauté. Je l’ai aimé avec beaucoup de tendresse. Je vous invite à lire les premières pages de cette vie d’exil et de ruses en cliquant sur le livre ci-dessous…

Henry raconte à 79 ans ses histoires caches.
« Rien n’est plus proche du vrai que le faux » Albert Einstein, Comment je vois le monde.

A Nova, on s’amusait beaucoup de ses manières, ses manies et ses colères, on le savait profond mais c’était sa légèreté qui nous rassurait. Il était si cultivé, qu’il en était impressionnant, il fallait bien le faire descendre de son piédestal. On l’appelait, Chap, Chap ! Il était à la fois amusé et exaspéré de si peu de révérence.

henry chapier
Henry par son grand ami, le photographe Jean Merhi.

Pour comprendre quelqu’un qui n’est pas de notre génération, il faut faire un petit travail d’historien, remettre les pendules à l’heure … Je savais que même âgé, Henry aimait danser et faire la fête entouré de belles personnes. Il n’était pas dupe des flatteurs mais il avait besoin d’égards. Il comprenait très vite à qui il avait affaire … Il y avait derrière son apparente préciosité, un tout autre Henry, un baroudeur, un téméraire, un curieux.

Ces films aussi furent une révélation. Henry chez les Black Panthers !!!

Juillet 1968, Henry filme de jeunes militants de la gauche californienne, se rapproche des Black Panthers…

En 1970 il tourne le film délirant « Sex Power ». Une recherche poétique et allumée de l’amour, la quête d’Alain (interprété par Alain Noury) flottant entre d’énigmatiques personnalisations  Jane Birkin, Bernadette Lafont, Juliette Villard, Leila Shenna, le tout sur une musique de Vangelis …

Henry était fier du Y de son prénom, il n’était pas un simple point sur les i. Il était Y, why ?

Nous lui dirons au revoir, lundi.

 

Nous avons dit au revoir à Henry, ce lundi 4 février d’abord à l’église Notre-Dame des Champs à Paris, puis au cimetière Montparnasse avec un rabbin à l’accent anglais. Les cérémonies étaient intimes, pas de grand tapage, beaucoup d’amour et de tendresse à l’image d’Henry. Il se sentait prisonnier dans son corps, lui qui aimait tant danser. Allez le visiter de temps en temps, sous son arbre, je suis sûre qu’il en sera ravi.

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