Foli Ka di, c’est la musique qui fait du bien. Kanazoé OrKestra.

C’est d’une explosion de rythme que s’ouvre ce nouveau disque de l’enfant griot du Burkina, Seydou Diabate dit “Kanazoé. Énergique, joyeux, engagé, le génie du balafon, nous offre son troisième album, dont la chanson éponyme ouvre les festivités. 

Fini le repli sur soi du confinement, ici, on regarde le monde bien en face sans se voiler la face. A cinq ans, Kanazoé, fils de griot, jouait déjà du balafon, une sorte de xylophone à gourde originaire du Mali, pour accompagner les travailleurs des champs pendant les récoltes. Dès l’âge de dix ans, à la mort de son père, son mentor, il part à Bobo-Dioulasso et découvre la scène.

Troubadour, griot, virtuose de la tradition, il garde ses racines, mais se laisse pousser les ailes. Arrivé en France, il n’a de cesse d’ouvrir son univers à d’autres influences et de faire grandir sa musique. Avec son orchestre, rencontré en 2013 à Toulouse, Madou Dembele au balafon et au n’goni, Thomas Koening au saxophone et à la flûte, Stéphane Perruchet au percussions, Elvin Bironien à la basse et Laurent Planells à la batterie, il sort deux albums chez Buda Music puis, la page est tournée. Foli Ka di sort chez Antipodes, avec aujourd’hui, une nouvelle voix, un nouveau souffle, celui de la râpeuse/chanteuse française Gaëlle Blanchard.

Plus qu’une rencontre, cette symbiose nous fait redécouvrir le balafon. Toujours au centre de la musique, il s’aventure sur d’autres terrains de jeu et fait la part belle aux textes et aux mélodies. Plus besoin de prouver que Seydou Diabate sait maîtriser son instrument, avec ses nouveaux morceaux, il s’agit de métisser, d’expérimenter, d’observer, de réfléchir. 

Un piano classique, sous une voix blues, hero, un guitare du désert qui épouse une mélodie jazz, your legacy… Et surtout cette quête de sens. 

Sandji est une comptine pour faire venir la pluie, mais elle alerte aussi sur la pluie qui ne vient plus. Kassi, raconte le courage des femmes qui pleurent en silence. La famille est au centre de ce nouveau son.  Djonmaya, avec ses chœurs enivrants, souffre du mépris des esclaves du machisme, encensent celles qui cherchent à changer les choses. Le très jazzy, soul, Timou Déwò, chanté en créole, pose, lui,  la question du destin des enfants conçus en dehors du mariage.

En anglais, en bambara, en créole, Kanazoé, garde toujours la même intention, s’engager pour un futur plus responsable, humaniste, tout en gardant la joie et l’espoir dans sa musique. Parce que le balafon, c’est avant tout cela, la générosité, le partage, l’accompagnement des histoires de vie. Le fameux danser / penser. 

Foli Ka di a tant à offrir en expérimentation et en curiosité, un troisième album qui prouve que pour toucher l’universel, il suffit de tendre la main.  

 

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