Stephan Eicher & Traktorkestar | Tournée 2018
“On se parle au téléphone, alors tu ne vas pas savoir si je souris…”
Quand il parle de ses chansons Stephan Eicher, les appelle ses “pièces”, ses “enfants”. Elles sont à la fois une partie de lui et là où il vit. Transmission et maison. Pendant six ans, il a été exilé de ses chansons. Une période de sa vie qui lui laisse une blessure, un “accident” de plein le dos, mais aussi une renaissance, un lâcher prise. Nous discutons au téléphone, alors que la pluie tombe sur la verrière de mon studio. Romantisme et douceur.
Une discussion qui démarre dans les rues de Berne,.
“Je me disais mais comment on peut arriver à un disque comme ça ? “
La première pierre de cet édifice musical, vient de son enfance. Stephan Eicher cherche à comprendre d’où il vient, pour savoir où aller…
Stephan Eicher : “Berne. La ville de ma jeunesse”
“En 2016, mes parents, trop âgé pour vivre dans la maison où j’ai grandi, celle que j’ai quitté à 17 ans pour Paris puis Zurich, ont dû s’installer en maison de retraite, c’est ce qui m’a ramené à Berne. J’y ai passé beaucoup de temps. C’est là, en retrouvant, mon amour pour cette ville très discrète, lente, mélancolique et pourtant très puissante que j’ai commencé à travailler avec Steff La Cheffe et le Traktorkestar , des Bernois.”
Avec ce nouvel album, Stephan Eicher, fait une synthèse de tout ce qu’il est, de tout ce qu’il a appris, mais comme à son habitude, il se malmène, sort de sa zone de confort pour créer. Il s’entoure de beaucoup de monde, quelques fantômes mais aussi et surtout des vivants. Traktorkestar : douze musiciens dont trois batteurs-percussionnistes et neufs souffleurs :
Balthasar Streit – trumpet
Charles Wagner – trumpet, piccolo trumpet
Samuel Würgler – trumpet
Simeon Schwab – alto saxophone, baritone saxophone, clarinet
Thierry Luethy – tenor saxophone, baritone saxophone
Stefan Hodel – tenor horn, trombone
Matthias Baumann – tenor horn, trombone
Maro Widmer – tenor horn, trombone, vespa
Jürg Lerch – sousaphone, tuba
Philippe Ducommun – drums
Fabian Hänni – drums
Samuel Zingg – drums, electronics
Ajoutez à tout ce petit monde, une chorale, la chanteuse suisse d’origine serbe, Tanja Makridis, la rappeuse Bernoise, Steff la Cheffe, et la chanteuse de jazz, Claire Huguenin. Et puis, ajoutez les absents, ceux ont tracé le chemin jusqu’à ce disque, ceux qui ont existé durant la conception des chansons originales arrangées pour l’orchestre, et puis, enfin, tout ceux qui ont influencé l’histoire personnelle de Stephan Eicher.
Stephan Eicher : “L’élément n°1, c’était Goran Bregovic en 2012, il a frappé à ma porte, en Camargue, il rentrait d’Amérique du sud, il a commencé à travailler avec moi sur “Champagne for Gypsies”, cette rencontre m’a amené aux cuivres, conforté dans mon envie d’abandonner les cordes que j’utilisais depuis “Combien de temps”. Car à partir d’un certain âge, les cordes, il ne faut pas trop en faire sinon cela sonne la fin de la carrière … ( Rires ) Moi, je préfère revenir à mes racines… Après pendant 4, 5 ans, à le suivre sur ses concerts, à travailler avec ses musiciens, j’ai découvert cet homme très troublant…”
Les cordes, ce sont “Combien de temps” et “Silence”, quatrième album studio de Stephan Eicher, en 1987 puis l’album “My place” en 1989 … Le premier élément, déclencheur de ce disque, c’est donc un retour aux sources pour Stephan Eicher.
Goran Bregovic – Champagne For Gypsies (trailer album VF)
Cette musique que Goran Bregovic, juge impressionnante pour les musiciens, puissante, romantique, enracinée dans l’exil, elle est un gant qu’il faut savoir enfiler sans s’emmêler les pinceaux. Elle est aussi l’histoire d’une famille dont il a fallu briser le secret, ouvrir les placards. L’héritage Yéniche de Stephan Eicher, une puissance musicale mais aussi malheureusement un passé douloureux, marqué par l’arrière-grand-mère d’Erich et Stephan, retirée à sa famille pour être placée en institution.
Le documentaire « Yéniche Sounds » à l’initiative, d’Erich Eicher, le frère de Stephan , explore les racines yéniches de la musique folklorique suisse. Il expliquera à la radio télévision suisse romande, “C’est bien d’être Yéniche si on est musicien, je ne sais pas si ça l’est en tant qu’être humain…”, tout est dit.
yéniche sounds – unerhört jenisch
Stephan Eicher : “ Il y a eu un film, avec ma famille, autour de ce petit, petit, petit, petit peuple qui s’appelle les Yéniches. Il raconte comment la musique a contribué à faire vivre ce peuple au cours de ces années noires qui ont duré jusqu’aux 70’s. Comment les Suisses ont séparé les familles, une histoire silencieuse… La personne importante, c’est mon frère qui est avocat à Berne et qui a pris la défense de ce peuple. Et mon père qui est présent dans chaque note que je joue, malgré tous les non-dits. Le secret, à son époque, était nécessaire pour survivre, il fallait se cacher… Grâce au film sorti en 2017, le secret fait place aujourd’hui, à une certaine fierté… ”
Et le troisième éléments de Huh!, ce sont les rapprochements qui se sont créés avec les déracinés de l’ex-Yougoslavie, installés en Suisse durant les années 80, 90, durant une autre période agitée de l’histoire… Ces voix s’expriment dans le “Traktorkestar” et cette musique jouissive et mélancolique des balkans. Cette d’ailleurs cette double émotion qui ouvre l’album avec “ Ce peu d’amour” écrit par Philippe Djian, porté, ici, par des percussions militaires, des cuivres qui débarquent comme une libération, et un premier couplet chanté au couteau par Stephan Eicher. Une entrée en matière franche et puissante sur des arrangements de Matthias Baumann & Stephan Eicher.
Stephan Eicher : “ Ce texte vraiment horrible, violent que je chante…” ( sourire)
….Malgré le bien que je te veux
Je sens bientôt venir ta chance
Tu as besoin d’ouvrir les yeux
Ce peu d’amour que tu me donnes
Peste soit des avaricieux
Ma foi, si tu étais un homme
Je te fendrais par le milieu …
Adaptation de la chanson de l’album : “Louanges” sortie en 1999 une version originale portée par des arrangements folk, celtiques, cornemuse-sques et une voix qui serpente.
. Un travail de lâcher prise….
Après la tournée des automates en 2015, “Und Die Automaten”, un seul en scène steampunk, où Stephan Eicher à la guitare tire les ficelles d’un xylophone, d’un jeu de cloches, d’une batterie, et d’un orgue de lumière. Après cette longue tournée, le grand marionnettiste, devient avec Traktorkestar, l’interprète de ses chansons, humble chanteur au milieu de 12 musiciens, il choisit de perdre le contrôle, de ne garder que l’essence des chansons.
Stephan Eicher « Und die Automaten » (Trailer 2)
Stephan Eicher : “ Au début, je voulais que leur son se rapproche un peu plus de moi … Le piano, le glockenspiel, les marimbas, cela venait de moi, mais tout le reste, les trois batteurs, la place que cela prend, l’énergie de ces musiciens qui pouvaient tous être mes enfants, je les sentais totalement ailleurs dans la musique par rapport à moi. Je voulais tirer la couverture vers moi, pour me sentir plus à l’aise, Et puis, j’ai trouvé cela intéressant de devenir le chanteur de ce groupe qui a son propre son. Ils sont 12 quand même !!! J’ai laissé tomber la tentation de contrôler ce groupe. Et tout à coup, cela m’a fasciné de trouver ma place, en les emmenant, peut-être plus vers mon émotionalité. J’ai emmené aussi avec moi, mon public, les émotions du live.
« Au départ, il n’y avait pas l’idée d’un disque, »
« Un jour, je crois, à Moulins , l’école de musique de la ville, m’a demandé une rencontre, et j’ai accepté. J’aime échanger avec les élèves des écoles de musique, cela m’inspire. Tout à coup, dans une salle d’une cinquantaine d’enfants de 9,10,12 ans, quelques uns ont repris avec l’aide de leur professeur, “Pas d’ami” et “Rivière”. Leurs versions, m’ont tiré des larmes. A presque 60 ans, face à ces enfants, je me suis rendu compte que mes chansons étaient plus fortes que moi. Elles ont plus de réalité, de raison d’être, que ma personne. Ce moment avec les enfants, ça a été une prise de conscience pour le groupe et moi, nous avons compris que les chansons étaient plus essentielles que les arrangements.”
Respecter les souvenirs tout en trouvant sa place, s’intégrer dans une musique puissante sans perdre les émotions tendres des chansons, retrouver le plaisir de “jouer” la musique comme on joue une pièce de théâtre, voilà le challenge de ce disque.
Stephan Eicher : “Les cuivres et trois batteurs, cela laisse peu de place à la voix ! Il faut se souvenir, que ces orchestres étaient à l’origine militaire, inventés pour aller à la guerre, la musique était là pour couvrir les hurlements et les soupirs de peur … Face à ce constat, il fallait faire un gros travail d’arrangement pour garder la voix. Il fallait trouver les arrangements juste. C’est pour ça, par exemple, qu’il n’y a pas “Déjeuner en paix” sur le disque,. On a tenté des arrangements avec Goran Bregovic, qui nous a aidé à comprendre comment laisser la place à la voix, mais sur cette chanson là, on a pas réussi à trouver ceux qu’il fallait…
C’est amusant, ces concerts, cela m’a renforcé un muscle que j’avais oublié depuis mes débuts sur scène quand je faisais de la new wave ( Grauzone ) et qu’il fallait couvrir les bruits dans les bars. J’adore le côté musculaire de ce disque, surtout en ce moment, parce que je travaille à précisément l’opposé pour le prochain disque, j’essaie d’y évaporer ma musique, comme des bouts de nuages, en opposition totale avec le bois de Traktorkestar. Ces extrêmes, m’ont réveillé créativement. Ce n’était pas facile, mais c’est aussi là que l’on trouve le plaisir dans cette difficulté à se réinventer. Enfin, si vous regardez ma carrière (sourire ) … Je fonctionne toujours comme ça en zig zag. Je vais jusqu’au bout d’un extrême puis je change de sens. C’est assez simple finalement comme concept de jouer avec les opposés. Vous le constaterez aussi sur le prochain disque …”
Gardons le mystère, ne spolions pas la surprise, gardons le frisson du Zig Zag et retournons à notre histoire …
Stephan Eicher : “ Mon métier, c’est faire vivre des chansons. C’est très compliqué de trouver le bon moment pour enregistrer une chanson. C’est un moment de fragilité totale et de certitude brute.”
Avec “La chanson bleue”, tirée du deuxième disque de Stephan Eicher, “ Les chansons blues” en 1983, le titre autrefois electro pop, se métamorphose en tendre bonbon d’arpèges et de douceur. Pour ce texte de Klaudia Schifferle , les batteries disparaissent, laissent place aux voix, celles de Stephan Eicher mais aussi les choeurs de Claire Huguenin et Steff La Cheffe.
Stephan Eicher : “Je voulais faire un disque très dansant, très physique et c’est le Traktorkestar qui ont voulu garder du live, ces moments un peu plus calme, avec “La chanson bleue” mais aussi “Papillon”, ils ont insisté pour qu’elles soient sur le disque. J’aime spécialement “ La chanson bleue” car elle montre bien que mon métier, c’est de faire vivre des chansons. On a arrangé et répété, une grosse vingtaine de titres, pour finalement sur scène, n’en jouer que dix huit . Pour le disque, certaines prises de son, ne nous convenaient pas. Nous voulions faire une “playlist” agréable, un joli voyage. Nous avons fait des choix très démocratique, entre Traktorkestar, Steff la cheffe, et notre arrangeur, Ben Mühlethaler, en écrivant nos versions préférées sur des post it, un choix très démocratique comme nous savons le faire en Suisse ! ”
“Less is more… Non ! Non ! Avec ce disque, plus is plus !”
Huh !, ce sont, après sélection, douze chansons aux ambiances éclectiques, construites en perspective comme des peintures, pour exister face à un public de spectacle vivant, dont l’attention est captée pour le live. Une rythmique dub sur “Envolées”, un cabaret mystique sur “Louanges”, de tendres arpèges pour “ la chanson blue”, une incroyable énergie jazz pour “ Les Filles du Limmatquai” et enfin un piano romantique pour un moment de solitude “Nocturne” où en concert, le groupe quitte la scène pour mieux revenir clôturer le voyage.
Stephan Eicher : “ Quand j’ai écrit Les Filles du Limmatquai, j’étais dans une école d’art à Zurich, je venais de quitter Berne, j’avais 17, 18 ans, et le Boulevard Limmatquai qui traverse la vieille ville, c’était le lieu des bars, de la prostitution, le côté sombre de Zurich dans les années 80. Cette chanson est un hommage à Lady Shiva…
Lady Shiva, Irene Staub est une icône de l’underground Zurichois, femme fatale, modèle, chanteuse, qui inspire plusieurs livres, mais aussi le film “Glow” de Gabriel Baur ( www.glow.film ).
Stephan Eicher : “ Le peintre, sculpteur, photographe, Luciano Castelli, qui réalise la pochette de mon disque, “I tell This Night”, était l’amant de cette femme, Lady Shiva, une femme très impressionnante. Et nous, les jeunes gars, on trainait beaucoup au Limmatquai, et la seule phrase qui me venait, ( je ne parlais pas très bien français à l’époque ) c’était : “ Ô les filles du Limmatquai, Regarder, mais pas toucher”.
On était pas suffisamment riche pour entrer dans les sombres mystères de ces bars. Cette chanson, est devenu, un petit “tube” en Suisse, avec beaucoup de reprises par de jeunes groupes, des rappers. Et durant nos concerts avec Traktorkestar, c’est le moment où la chanson part dans un solo free jazz, Chicago, un saxophone interminable. On voulait faire croire au public que c’était un nouveau tournant plus jazz pour le concert.
Et c’est là, que Steff La Cheffe, du haut de ses 1m85, traverse la salle, comme une reine de saba, monte sur scène et coupe court au solo, en nous gueulant d’arrêter de faire n’importe quoi !
On a mis en scène la chanson, comme un film, avec des sons de rue de New York au début, mais aussi avec une Vespa qu’un des musiciens a fait entrer dans le studio, on a enregistré tous ces sons, et à la fin, ça m’a pris une semaine de faire un montage de tout ça pour ce poème musical. Cette chanson est aussi pour Ben Mühlethaler, qui a enregistré et mixé les derniers albums de Prince, un hommage très émouvant au chanteur américain dont la mort a été une grande tristesse pour lui, il lui rend hommage sur la dernière partie de la chanson avec le saxophone et les arrangements.“
Huh ! Une pochette tendre en symboles.
La pochette de Huh! est un remake de celle du disque “Fantaisie Militaire” d’Alain Bashung. Sorti en 1998, après une période très sombre dans la vie du chanteur, c’est le disque le plus marquant de sa carrière, avec l’inoubliable chanson “La nuit je mens.”
Stephan Eicher : “ J’ai pris le même photographe, Laurent Seroussi, j’ai pris la même position, les mêmes vêtements, sauf qu’à la place des nénuphars, j’ai mis des confettis. Tout le concert est d’ailleurs marqué d’explosions de confettis ! cela rappelle aussi la vidéo de “Combien de temps” où je suis allongé avec des feuilles qui tombent sur moi. Je connaissais Alain Bashung, en 2005, on passait beaucoup de temps ensemble, on était dans le même studio à Bruxelles. Il travaillait son dernier disque et moi, sur “El Dorado”.
El Dorado ( : 11ᵉ album du chanteur suisse Stephan Eicher, réalisé par Frédéric Lo, sorti en 2007 selon wikipedia ( hi ! hi ! Stephan Eicher déteste Wikipedia 🙂 .)
On faisait des pauses ensemble. Je le trouvais d’une grande tristesse, un abattement lié à sa relation avec sa maison de disque, d’ailleurs durant sa dernière victoire de la musique, il parle d’une réelle blessure dans sa vie, à cause de cela. Il se sentait incompris. Dans ma propre histoire, j’ai ressenti aussi cela plus tard. Durant cette période où nous travaillions dans le même studio, de tout ce qu’il a enregistré, il n’a rien sorti. Il n’aimait pas ces chansons. Des chansons qui ressurgissent aujourd’hui. Pour ma part, ce que je n’aime pas, je le détruis. Je ne garde rien. Je n’ai pas confiance … Je brûle ! Je me sentais en train de me noyer aussi, à cause de mes problèmes avec la même maison de disque, mais je voulais, amener un peu d’espoir, un peu de joie avec les confettis. Aujourd’hui, quand je regarde cette pochette, cela me fait très bizarre, c’est très troublant. Mais je vais jusqu’au bout de ma vision… Un hommage, une époque … “
“La musique, ce flux que l’on consomme comme l’eau du robinet…”
Tout au long de cette bio, nous avons parlé de voyage pour expliquer Hüh!, un cri qui dit : “ Hu ! Lève toi, avance !” Une exclamation qui vient de la scène. Car si Stephan Eicher, revient avec un album qui provient des planches, c’est que le chemin a été long … Une lente traversé lestée d’un poids lourd pour sa tête de mule …
Stephan Eicher “ Pendant six ans, j’ai été exilé de l’industrie musicale. Je suis retourné chez Barclay, après quelques disques chez Virgin, parce que c’était là que mes enfants ( mes chansons ) se trouvaient. J’ai amené mes disques de Virgin avec moi. Comme dans un divorce, nous avons fait un contrat, pour déterminer qui s’occuperait des enfants en cas de conflit. Et malheureusement, j’ai constaté que mes enfants, dans leur nouvelle maison, n’étaient pas bien traités. L’industrie musicale avait dépérit, et là, où avant, il y avait 60 personnes pour s’occuper de mes enfants, ils n’étaient plus qu’une vingtaine de personnes, angoissées de perdre leur travail, pour les encadrer. J’ai osé dire au patron d’Universal, que j’étais inquiet… ( sourire triste ) Universal, c’est Vivendi et pour ceux qui se souvienne, Vivendi, c’est au départ, la “Générale des eaux” …
Vivendi, un des principaux fournisseurs de contenus dans le monde, actionnaire d’Universal, un maison de disque qui commercialise plus d’un tiers des disques vendus dans le monde …
“Vivendi, c’était une société qui prenait l’eau du Rhône, ( un fleuve Suisse ! ), à Lyon pour la mettre dans des robinets. Ils ont fait croire au gens, que l’eau ne valait rien, que l’important, c’était les tuyaux qui la transportait, c’était ces robinets que l’on devait payer. Cette allégorie, je l’ai retrouvée avec le Streaming. Cette idée, que la musique ne valait rien, que l’important, c’était le robinet. Je suis allé voir un juge pour comprendre, comme un historien ( un peu tête de mule ), ce qui se passait . Et je me suis épuisé pendant des années, à lutter contre cette nouvelle gestion de la musique. Aujourd’hui, après ce long exil, j’ai compris, à bout de force, que ce que j’ai, ce sont mes chansons et mon public. “
Don Quichotte en guerre contre les moulins, dépose les armes et allez Huh !